En France, la délocalisation est vue d’un très mauvais œil car on l’accuse de favoriser la fuite de l’emploi malgré son aspect avant tout stratégique. Dès qu’on parle de délocalisation, ce sont tout de suite les pays émergents qui viennent à l’esprit, pourtant, le rapport de l’Insee indique clairement que la France délocalise majoritairement en Europe.
La France ne délocalise pas tant que ça
Le vendredi 14 juin 2013 est la date prévue pour la présentation des mesures de relocalisation par Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif. Pour ne pas aller trop vite en besogne, évaluons d’abord l’état réel de la délocalisation de la production française. L’Insee met à mal les idées reçues sur l’externalisation en publiant les résultats de son étude, menée par les deux économistes, Aurélien D’Isanto et Lionel Fontagné. Selon cette étude, seules 4,2% des entreprises marchandes non financières comptant plus de 50 salariés ont délocalisé leurs activités entre 2009 et 2011. Une délocalisation qui a provoqué la suppression de 2 000 emplois directs en France, soit une moyenne de 6 600 par an. En trois ans, 11 500 postes ont été détruites, ce qui ne représente que 0,6% de l’emploi salarié total.
Même si ces chiffres ne tiennent pas compte des emplois supprimés chez les sous-traitants, ils suffisent pour constater que l’impact de la délocalisation reste limité.
Toujours selon l’Insee, la majorité des activités sont surtout transférées dans les pays de l’Union Européenne. L’étude révèle que 55% des entreprises concernées ont délocalisé au moins une activité dans cette zone entre 2009 et 2011. Quant à l’Afrique, c’est surtout la proximité géographique et linguistique qui motive les entreprises qui ont été 24% à y délocaliser leurs activités. Enfin, 18% choisissent l’Inde et la Chine pour le coût faible de la main-d’œuvre.